«Au plus près du large» Le Vendée Globe vu par Bilou #2

C’est la vie, en fait. C’est en tous cas, je crois, très proche du sentiment permanent qui anime la ou le Vendéeglobiste. Accepter le potentiel impondérable technique, rassuré par le travail en amont de l’équipe qui a forcément réfléchi et anticipé le plan B. Appréhender une situation météo incertaine en faisant confiance aux outils numériques embarqués pour tracer la route. Toujours se raccrocher à des certitudes devient un besoin vital dans ces moments de doute, de stress, où une décision considérée comme rationnelle doit naître – vite- pour répondre à un problème. La bonne vieille méthode Coué est un outil toujours efficace dans ces cas-là. Ne penser rien d’autre que « Ça va marcher ».
La palme de la semaine revient certainement à Kojiro Shiraishi, qui nous a refait une grand voile en coupant, collant, boulonnant, plusieurs jours durant, sur le pont devenu atelier. Chapeau l’Artiste. L’avenir nous dira si tout cela va tenir, mais Koji nous régale d’un petit bijou de ténacité.
Une pensée pour Alex Thomson qui, au moment où j’écris ces lignes, prépare la stratification d’un renfort structurel cassé en fond de coque. Meulage et grattage sont les mamelles cachées de la course… Incertitude sur les contraintes subies par ces bateaux volants, certitude du skipper sur la tenue de la réparation. Pas le choix.
Idem pour les témoignages de Thomas Ruyant et Romain Attanasio (excellente vidéo !) avant et après leur montée en tête de mât. Un problème, l’inconnue du déroulé, et le happy end ! C’est bon de se sentir plus fort en attendant le prochain problème…
Et la note finale pour le retour en course de Jérémie Beyou. Pour le sport, pour la thérapie, pour toutes celles et ceux qui sont derrière lui. Et parce que même dans un océan d’incertitudes, on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle. Comme dans la vie !

Roland Jourdain